La ressource en eau peut être impactée de différentes façons au sein d’un agrosystème. L’érosion des sols et l’utilisation des traitements phytosanitaires et fertilisants sont les principales causes de détérioration de la qualité de l’eau des zones humides. De plus, certaines exploitations sont de plus en plus vulnérables face aux sécheresses estivales récurrentes.
Une meilleure gestion du territoire et des exploitations est donc nécessaire pour :
- L’économie d’eau : aménagements paysagers (banquettes, réseaux de talus, retenues collinaires), accroissement des capacités de rétention du sol (agriculture de conservation)
- L’épuration de l’eau : maîtrise des intrants, infrastructures paysagères filtrantes pour les pesticides et les nitrates (bandes enherbées, fossés végétalisés, zones humides naturelles ou artificielles)
- Les deux : espèces et variétés cultivées économes en eau (durée du cycle, besoins en eau et tolérance au stress hydrique), cultures intermédiaires pièges à nitrates, variétés résistantes aux bioagresseurs pour réduire l’usage des produits phytosanitaires.
Pour améliorer la protection de la ressource en eau, il est nécessaire de prendre en compte la diversité végétale et la biomasse. Une biomasse importante permet plus efficacement de contrôler le lessivage de nitrates et d‘éviter leur perte dans les cours d’eau et les nappes phréatiques. Les haies par exemple, permettent en plus de redistribuer l’azote mobilisé sur les parcelles grâce aux feuilles. De plus, la diversité d’espèces végétales au sein du paysage procure une diversité de fonctions. Par exemple une diversité d’espèces favorise des profondeurs d’enracinement différentes et donc aussi moins de concurrence immédiate sur l’eau disponible en surface, sans compter qu’en modifiant la structure des sols à des profondeurs différentes, ces espèces vont favoriser par leur travail racinaire (voies de ruissellement le long des racines), la création de complexes organominéraux plus profonds favorisant ainsi la rétention de l’eau à des profondeurs différentes. Pour la surface, des strates différentes vont permettre un couvert du sol et un ombrage différent selon les heures du jour, et ainsi préserver différemment le sol de la déshydratation.