Création et gestion d'un bosquet

Quelles sont les bonnes questions à se poser lors d'un projet de plantation de bosquet ?

Avant de planter ? Ai-je le droit de planter ? Tout d’abord, vérifiez auprès de la mairie les éventuelles contraintes et/ou règlements particuliers (lignes électriques ou de conduites de gaz enterrées à l’endroit où vous voulez planter). Ensuite, il peut y avoir des zonages réglementaires (monument historique, périmètre de captage…) au sein desquels certaines activités (plantations, coupe rase, utilisation de pesticides…) sont réglementées. Guide de détermination des enjeux écologiques et leur prise en compte dans le cadre d’un chantier d’exploitation en zone humide, pages 1-6
Le sol me permet-il de planter des arbres ? Si oui, quelles essences ? Il est primordial de planter des essences adaptées à leur milieu (sol, topographie, climat) pour assurer leur croissance vigoureuse. Parmi la liste des essences adaptées, choisissez celles qui concordent avec vos objectifs, comme par exemple la production de bois d’œuvre ou de fruits. Tableaux sur les arbres hors-forêt, page 6 : Essences arborées – comportement et adéquation aux stations
Les essences présentes ou que j’envisage de planter peuvent-elles être associées et comment ? Il existe plusieurs modalités de mélanges. Selon la ou les fonctions recherchées, il est intéressant de réfléchir aux éléments suivants : vitesse de croissance des essences mélangées, compétition racinaire, complémentarité des services… Mélanges d'essences et âges d'exploitabilité
Quel est mon plan de plantation ? Le sens de l’alignement des arbres est également important (cas des haies, de l’agroforesterie et des bosquets) : si le terrain est plat, un alignement nord-sud permet de briser le vent d’ouest. S’il y a une légère pente, planter dans le sens des courbes de niveau réduit l’érosion. En revanche, si la pente est supérieure à 20 %, il faut planter dans le sens de la pente pour sécuriser le passage des engins le long des arbres. Les plantations d’arbres en milieu agricole, Propositions techniques de schémas de plantation, page 10
Ai-je pensé à protéger les plants contre le gibier ? Le gibier, en particulier le chevreuil, se nourrit des feuilles et des bourgeons des jeunes plants, empêchant leur croissance. Il peut également abîmer l’écorce. C’est pour cela qu’une protection généralement plastique des plants est systématiquement recommandée. Dans le cas d’un bosquet, c’est en priorité les essences à forte valeur économique qu’il faudra protéger. Protection des plants
Ai-je les moyens de planter ?

Le coût individuel d’un plant tourne autour d’un euro. Il faut aussi prendre en compte le travail du sol et la protection contre le gibier. Pour une plantation forestière en plein, cela peut aller de 2000 à 7000 €/ha, avec une moyenne de 4500 €/ha.

Un arbre de qualité peut se vendre entre 50 et 300 euros le mètre cube. La fourchette peut être encore plus large, et le prix dépend de l’évolution du marché et de l’essence qu'il n'est rentable : La fourchette peut être encore plus large, et le prix dépend de l’évolution du marché et de l’essence.

Tableaux sur les arbres hors forêt, page 2 : Indications sur l’économie du bois
Après la plantation : les travaux sur une jeune plantation Les plants ont-ils de la place pour pousser ?

Après une plantation, il est nécessaire de maîtriser la végétation concurrente pour assurer la bonne croissance des plants : avoir paillé au moment de la plantation pour limiter la présence d’herbe au pied du plant ; dégager le tiers supérieur des plants (épareuse, débroussailleuse, serpe, croissant forestier…) de façon à garder la tête des arbres au soleil et leur tronc à l’ombre.

Evitez le traitement chimique autant que possible car il entraîne la pollution de l’eau et des sols et la mort des auxiliaires de culture.

Brochure CRPF « Conseils techniques pour le boisement de terre agricole »
Ai-je pensé à réaliser les premiers entretiens ? Après la plantation, la surveillance des plants chaque année est primordiale si l’on veut assurer leur croissance vigoureuse, surtout s’il y a un objectif de production de bois d’œuvre. Dans ce cas, des tailles de formation et élagages sont nécessaires pendant les 10 à 15 premières années, pour obtenir un arbre droit et dépourvu de nœuds. Brochure CRPF « Les premières interventions sur feuillus »
Entretien d’une plantation adulte Quels arbres garder ? Si les arbres sont serrés, au fur et à mesure qu’ils poussent et se concurrencent, il faut en sacrifier certains au profit d’autres. Pour produire du bois de qualité, on sélectionne les plus beaux arbres (droits, sans nœuds) et on coupe leurs concurrents proches. Cette opération permet, d’une part, d’accélérer la croissance des beaux arbres et, d’autre part, de réajuster le mélange d’essences.
Mes arbres sont-ils en bonne santé ? Si les arbres présentent des dommages significatifs et durables sur leurs organes vitaux (déficit foliaire > 50%), envisager de les exploiter pour les remplacer par de nouveaux individus. Pour prévenir les risques sanitaires susceptibles de compromettre l'intégrité du bosquet, recourir à des essences adaptées aux conditions de sol et de milieu, et les diversifier. Si vous suspectez une maladie sur vos arbres, contactez le SRAL (Service de l'Alimentation de la DRAAF)

Vous pouvez ensuite commencer à concevoir un plan de plantation en vous référant au document suivant : "Les plantations d'arbres en milieu agricole, Propositions techniques et schémas de plantation", partie III- Plantation en bosquet”.