Quelles sont les bonnes questions à se poser lors d'un projet de plantation de ripisylve ?
Avant de planter | Ai-je le droit de planter ? | Tout d’abord, vérifiez auprès de la mairie les éventuelles contraintes et/ ou règlements particuliers à l’endroit où vous voulez planter. Ensuite, il peut y avoir des zonages réglementaires (monument historique, périmètre de captage…) au sein desquels certaines activités (plantations, coupe rase, utilisation de pesticides…) sont réglementées. |
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Le sol me permet-il de planter des arbres ? Si oui, quelles essences ? | Il est primordial de planter des essences adaptées à leur milieu (sol, topographie, climat) pour assurer leur croissance vigoureuse. Parmi la liste des essences adaptées, choisissez celles qui concordent avec vos objectifs, comme par exemple la production de fruits ou l’hébergement de la faune. Dans le cas de la ripisylve, favorisez des essences de sol humide et qui tiennent les berges. | |
Comment mélanger les essences ? | Dans une ripisylve, l’objectif de production de bois est secondaire et la gestion se fait arbre par arbre. Le mélange pied à pied est conseillé pour les fonctions de tenue des berges et d’hébergement de la biodiversité. | |
Quelle sera la disposition des plants | Si la berge est haute et fortement escarpée, il est recommandé de la taluter ou de la reprofiler légèrement pour que les plants aient accès à l’eau et assurent pleinement leur rôle de ripisylve.
Plantez plutôt sur les zones droites et du côté intérieur des méandres. Ceci permet aux racines des plants de se développer sans que la terre soit emportée par le cours d’eau. Tenez compte des futures zones d’ombre et des différents usagers du cours d’eau. Ne pas planter au niveau des zones de frayères (lieu où les poissons déposent leurs œufs). |
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Ai-je pensé à protéger les plants contre le gibier ? | Le gibier, en particulier le chevreuil, se nourrit des feuilles et des bourgeons des jeunes plants, empêchant leur croissance. Il peut également abîmer l’écorce. C’est pour cela qu’une protection généralement plastique des plants est systématiquement recommandée. | |
Ai-je les moyens de planter ? | Le coût individuel d’un plant tourne autour d’un euro. Il faut aussi prendre en compte le travail du sol et la protection contre le gibier. Une ripisylve reste un linéaire, comparable à une haie. Le coût d’implantation varie de 8 à 15 € /ml. Des aides sont susceptibles d’être sollicitées. |
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Après la plantation : les travaux sur une jeune plantation | Les plants ont-ils de la place pour pousser ? | Après une plantation, il est nécessaire de maîtriser la végétation concurrente pour assurer la bonne croissance des plants : avoir paillé au moment de la plantation pour limiter la présence d’herbe au pied du plant ; dégager le tiers supérieur des plants (épareuse, débroussailleuse, serpe, croissant forestier…) de façon à garder la tête des arbres au soleil et leur tronc à l’ombre. Bien que l’on veuille favoriser plusieurs strates de végétation, ces opérations sont nécessaires pendant les premières années pour assurer la croissance de la strate arborée. Le traitement chimique est interdit : il entraîne la pollution de l’eau et des sols et la mort des éventuels auxiliaires de culture. |
Ai-je pensé à réaliser les premiers entretiens ? | Si vous souhaitez produire du bois de qualité sur certains arbres, des tailles de formation et élagages sont nécessaires pendant les 10 à 15 premières années, pour obtenir un arbre droit et dépourvu de nœuds. Si vous souhaitez diversifier les habitats et la faune accueillie, vous pouvez mener certains arbres en têtard ou en cépée. | |
Entretien d’une plantation adulte | Mes arbres sont-ils en bonne santé ? | Si les arbres dépérissent ou perdent leurs feuilles, ils sont probablement malades. Les plus atteints seront peut-être à couper pour éviter ainsi tout dommage futur sur le cours d’eau. En cas de reconstitution complète, favoriser les plantations mélangées. |
Le saviez-vous ?
D’après une évaluation menée avant 2007 par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, 30% du linéaire de ripisylves sur le bassin Artois-Picardie est en mauvais état de conservation, et 42% est en état médiocre.Le saviez-vous ?
Depuis les années 50, de nombreuses plantations de peupliers cultivars se réalisaient sur les berges, cet arbre ayant de gros besoins en eau. Mais, le peuplier a un enracinement superficiel, donc peu adapté pour stabiliser les berges. Souvent, le flot de la rivière creuse sous ses racines et l’arbre finit à l’eau, entraînant des problèmes de libre circulation, favorisant des dégâts lors d’inondations. Aujourd’hui, on conseille de planter les peupliers à plus de 10 ml des berges, bon nombre de peupliers existants sur ces 10 ml sont abattus.